Soumis que nous sommes, cette année, à une avalanche de nouvelles alarmantes et mauvaises (pour ne pas dire scabreuses!), nous apprécions d’autant plus cette liturgie du carême qui, aujourd’hui, nous apaise par la contemplation de Jésus transfiguré sur la montagne. C’est au cours de sa prière, remarquons-le, que le Christ est enveloppé d’une clarté rayonnante, clarté qui rejaillit sur ses trois apôtres à un point tel qu’ils souhaitent prolonger cette expérience le plus possible (« Faisons trois tentes … »). Au même moment, les neuf autres apôtres, demeurés au pied de la montagne, sont aux prises avec un problème de société: un jeune possédé, présenté par son père, résiste toujours à leurs pratiques coutumières d’exorcisme. Un peu plus tard, après avoir accompli la guérison demandée, Jésus leur révélera que « ce genre de démon ne peut sortir que par la prière » (Marc 9, 29).
Église contemplative sur la montagne, Église active dans la vallée … toutes deux nécessaires mais toutes deux inefficaces sans la prière! Et qui dit prière, dit séparation momentanée du monde qui nous entoure: refoulement des distractions de la vie courante, cessation des discussions vaines, examen humble et courageux des pensées qui nous habitent. La prière ne va pas de soi! Le Tentateur le sait très bien, lui qui, vaincu par le Christ, ne cesse pourtant de poursuivre ses disciples pour les distraire si possible de cet entraînement au combat spirituel qu’est le carême. Regardons ce qui nous arrive en ce début du carême 2020: ne serions-nous pas aux prises, encore une fois, avec la même astuce de cet esprit diabolique?? « Soyez sobres, soyez vigilants, écrivait l’apôtre Pierre, votre adversaire le démon comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi. » (1 Pierre 5, 8)