De toute éternité, ce Mystère d’amour qu’est Dieu a décrété le partage de son existence avec d’autres êtres, soit de purs esprits (les anges) soit des esprits unis à la matière (les humains). Et, pour ces deux catégories, il a prévu une acquisition possible de perfection ultime (la vision béatifique) moyennant une mise à l’épreuve. De toute évidence, cette mise à l’épreuve pour le monde angélique a eu lieu avant la création du monde terrestre puisque nous voyons déjà un ange déchu (le démon) à l’oeuvre dans le récit de la faute de nos premiers parents. Quelle fut cette épreuve des anges, nul ne le sait vraiment; mais, étant donné la perfection de leur nature, le sort encouru (victoire ou déchéance) a été définitif et sans appel. Pour nous les humains, le résultat fut tout autre car la faiblesse de notre nature mixte nous a ouvert à la possibilité d’un regret, d’une conversion. C’est donc dans cette deuxième catégorie de créatures que va se révéler l’étendue de la Miséricorde divine … par le truchement de l’Incarnation rédemptrice du Verbe de Dieu.
En ce 8 septembre, fête de la naissance de la Vierge Marie, nous sommes invités à réfléchir sur le rôle unique de cette femme qui a servi de trait d’union entre la divinité et l’humanité. Le décret éternel du Dieu d’amour, n’agissant que pour manifester sa Grandeur, a donc abouti à cette petite juive, aube précédant la levée du soleil de justice. Et soit dit en passant, cette fête de la nativité de Marie est devenue dans l’Église orientale le commencement de la nouvelle année liturgique (à l’encontre de l’Église occidentale où cette nouvelle année débute avec le temps de l’Avent).
Par son acquiescement au plan de Dieu sur elle, tel que signifié par l’ange Gabriel lors de l’Annonciation, la Vierge est entrée encore plus avant dans ce décret salvifique; et par sa collaboration subséquente, lors de la naissance, adolescence, vie publique et passion de son Fils, elle a magnifiquement témoigné de toutes les vertus chrétiennes qui ont fait d’elle le disciple par excellence du Christ et le modèle de l’Église en marche. Sa pieuse mort, sa miraculeuse assomption et son couronnement au ciel annoncent déjà notre avenir céleste.
Élevée au dessus des anges et des hommes, Marie, femme revêtue du soleil, nous invite donc à collaborer avec confiance au dessein bienveillant du Père: « ce dessein qu’Il avait formé en Lui par avance … ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres » (Éphésiens 1, 9 s). À ce Dieu qui seul est sage, gloire et action de grâce pour les siècles des siècles. Amen!
Amen !
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