Mon cœur : forteresse ou ville ouverte?

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Chartreuse La Valsainte (Suisse)

L’attention à Dieu est belle en théorie mais … si difficile dans la vie de chaque jour! Nos saints désirs sont souvent mis à l’épreuve par l’attrait de choses insignifiantes et la paix escomptée n’est plus au rendez-vous. Laissons le chartreux, dom Augustin Guillerand, nous expliquer la difficulté  d’être attentif dans la prière:

« L’attention à Dieu est rare parce que rares sont les âmes qui le connaissent. Le péché nous a détournés de lui; nous vivons en face du créé; les images des créatures nous emplissent l’âme, nous retiennent et rendent l’attention à Dieu difficile. Il faut se retourner; c’est le sens du mot conversion.

La conversion a bien des degrés. Les Saints seuls sont de vrais convertis; seuls ils vont jusqu’au bout de leur mouvement. Ce «bout» c’est un regard qui ne veut plus faire attention qu’à Dieu, et peu à peu, à la suite d’exercices plus ou moins prolongés et avec l’aide de la grâce, ce regard se fixe en lui.

Les créatures (et le démon qui en use) ne se laissent pas évincer sans combat. La vie d’oraison exige des batailles continuelles; c’est le grand effort (et le plus long) d’une existence qui se voue à Dieu. Cet effort porte un beau nom: il s’appelle la garde du cœur. Le cœur humain est une cité; il devrait être une forteresse. Le péché l’a livré. Depuis, c’est une cité ouverte dont il faut rebâtir les murs. L’ennemi se jette sans cesse à la traverse. Il le fait avec son habilité et sa force, avec fourberie et avec fougue. Il présente des pensées si heureuses, parfois si utiles, des images si charmantes ou si redoutables, il enveloppe le tout de raisons si pressantes, qu’il arrive à chaque instant à nous distraire, à nous tirer hors de la divine présence. Il faut sans cesse s’y remettre. Ces reprises perpétuelles, ces recommencements sans fin, plus encore que la lutte proprement dite, nous lassent et nous abattent. Nous préférerions une violente bataille … violente mais définitive. Le bon Dieu ne le veut pas en général. Il préfère cet état de guerre, ces embûches et ces guet-apens, ces précautions et ces vigilances. Il est l’Amour et cette longue guerre exige en nous plus d’amour et le développe davantage. »

(Écrits spirituels, tome 1, page 23 s)

A propos moinillon

jacques172.com
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Un commentaire pour Mon cœur : forteresse ou ville ouverte?

  1. marronbleu dit :

    J’aime bien cette photo. Prendre de la hauteur.

    Aimé par 1 personne

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