Profanation d’une église de Santiago de Chili, en 2016
Il y a quelques années, le cardinal Kurt Koch. président du Conseil pontifical pour l’Unité des Chrétiens, avouait sans ambages que le Christianisme était la religion la plus persécutée de nos jours. Cet état malheureux n’est pas sans rappeler la vie des chrétiens dans le monde romain des premiers siècles de notre ère. Voici en quels termes nous en parle un écrivain de cette époque:
« Les chrétiens habitent les cités grecques et les cités barbares suivant le destin de chacun; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l’existence, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur manière de vivre. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s’acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveaux-nés. Ils prennent place à une table commune, mais qui n’est pas une table ordinaire. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel.
Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. On ne les connaît pas, mais on les condamne; on les tue et c’est ainsi qu’ils trouvent la vie. Ils sont pauvres et font beaucoup de riches. Ils manquent de tout et ils ont tout en abondance. On les méprise et, dans ce mépris, ils trouvent leur gloire. (…)
En un mot, ce que l’âme est dans le corps. les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans tous les membres comme les chrétiens dans les cités du monde. (…) La chair déteste l’âme et lui fait la guerre, sans que celle-ci lui ait fait de tort, mais parce qu’elle l’empêche de jouir des plaisirs; de même le monde déteste les chrétiens, sans que ceux-ci lui aient fait de tort, mais parce qu’ils s’opposent à ses plaisirs. (…) L’âme immortelle campe dans une tente mortelle; ainsi les chrétiens campent-ils dans le monde corruptible, en attendant l’incorruptibilité du ciel. L’âme devient meilleure en se mortifiant par la faim et la soif; et les chrétiens. persécutés, se multiplient de jour en jour. Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu’il ne leur est pas permis de le déserter. » (Lettre à Diognète, 5-6, rédigée avant l’an 190)
Merci beaucoup pour ce très beau témoignage. Cet écrivain évoque parfaitement le comportement que devrait avoir tout chrétien. Vivant dans ce monde, dans le respect des lois, tout en n’étant pas de ce monde !Quelle belle vision ! Car n’est-ce pas notre vocation avant tout : être déjà des citoyens du Ciel, même s’il y a tant de contingences terrestres ! Là est notre bonheur !
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