Notre destinée d’enfants de Dieu est formidable et on ne peut rien y ajouter. Qu’une créature puisse oser prétendre vivre un jour de la vie même du Créateur serait un non-sens si cela n’avait été révélé. Inutile de multiplier ici les citations bibliques … tout le Nouveau Testament transpire cette vérité décrite adéquatement par saint Jean dans sa première lettre: « Bien-aimés, dès maintenant nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous Lui serons semblables parce que nous Le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3,2)
C’est dans cette optique, que j’entreprends normalement ma journée d’ermite urbain. La pensée d’être destiné à vivre éternellement dans l’amour de Dieu et de ses créatures m’incite à changer ma façon de voir les choses (même les plus négligeables comme, par exemple, faire le ménage), ma façon également de voir mon prochain, non comme une personne affligée de tel ou tel défaut mais plutôt comme un frère ou une sœur qui possède telle ou telle qualité. Anxieux par nature, je dois me faire violence pour cesser de prévoir l’avenir et me concentrer sur le moment présent: un exercice qui semble porter son fruit en me calmant et en me faisant progresser dans la confiance en la divine Providence.
Ma communion eucharistique du matin est sans nul doute le fondement de cet apprentissage quotidien de la vie qui m’attend au Ciel. J’aime y revenir tout au long de ma journée, surtout dans les moments de prière. Qu’il s’agisse de la récitation de l’Office divin ou du chapelet, je m’efforce d’y retrouver Jésus dans ses divers états de vie: joyeux, lumineux, douloureux et glorieux. Tête du Corps mystique, sa solidarité foncière avec mes frères et sœurs de la terre inspire ma fidélité quotidienne ainsi que mes prières de demande et d’action de grâce.
À travers les joies et les peines incontournables, je me sens donc habité par une foi qui me fait discerner la main de Dieu dans ma journée, par une espérance qui me laisse entrevoir cette réalité qui m’attend au Ciel et par une charité qui tend à devenir de plus en plus universelle. Oui, mon existence quotidienne, toute routinière qu’elle puisse paraître, me laisse deviner de bien belles choses:
« Tel un brouillard qui se déchire et laisse émerger une cime,
Ce jour nous découvre, indicible, un autre jour que l’on devine. »
(Hymne liturgique)
Merci beaucoup pour ce si heureux article. Oui pensons à cette communion merveilleuse avec notre Dieu, toujours plus profonde et qui un jour sera totale. Comme elle nous aide dans nos tâches de chaque jour et parfois dans la relation si difficile avec certains de nos proches, qui nous font parfois si douloureusement souffrir. Qu’il est doux de penser combien Dieu a aimé ceux qui s’étaient déclarés ses ennemis ! C’est cet amour qui veut le bien, le bonheur vrai, de tout homme dans la gloire de Dieu, qui doit nous habiter et éclairer de douceur notre vie !
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Merci beaucoup pour ce partage mon Frère 😊 Tout ce que vous écrivez me rejoint dans mon quotidien. Depuis l’extraordinaire Mystère de l’Incarnation, depuis le Fils a pris chair de notre chair, nous pouvons comprendre la hauteur sublime de notre vocation humaine, jusqu’en nos activités les plus insignifiantes, acheter du pain, faire le ménage, régler une facture, sortir nos poubelles… Et tout prend une valeur d’éternité pour peu que nous vivions ces moments dans le désir d’être unis au Seigneur.
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