Les changements climatiques nous habituent peu à peu à ces sautes d’humeur de mère Nature qui ne cessent de nous impressionner. Mais, à bien y penser, les bourrasques de vent existent depuis toujours et leur apparition soudaine n’a jamais cessé de nous surprendre.
Jésus a utilisé ce phénomène naturel pour nous parler de la vie dans l’Esprit qui caractérise si bien le modus vivendi (façon de vivre) du chrétien. « Le vent souffle où il veut, disait-t-il un jour à Nicodème, tu entends sa voix mais tu ne sais d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. » (Jean 3,8). Jésus parle en connaissance de cause puisque tout son ministère est redevable à cette mystérieuse influence de l’Esprit Saint.
Au lendemain de la fête du Baptême de Jésus, nous avons encore en mémoire cette descente de l’Esprit (sous la forme d’une colombe) alors qu’il était en prière, après avoir été baptisé par Jean dans le Jourdain. Ce fut pour lui le signal d’une nouvelle aventure qui le conduisit tout d’abord au désert puis dans les divers villages de Galilée. Voici la raison qu’il en donne à ses concitoyens de Nazareth réunis à la synagogue du village, tout ébahis de le voir agir ainsi: « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne nouvelle aux pauvres … » (Luc 4,18)
Se laisser conduire par l’Esprit suppose évidemment une grande attention à ses inspirations, lesquelles peuvent être soudaines et déconcertantes. Le silence intérieur et l’esprit de prière sont essentiels pour bien décortiquer le vrai du faux. Et pourtant l’apôtre Paul nous avertit que la vie dans l’Esprit est finalement ce qu’il y a de plus normal chez un chrétien: « Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. » (Romains 8,14)
Sommes-nous sous la mouvance de l’Esprit? L’apôtre Jean nous répond dans sa première lettre (1Jean 3 et 4) qu’il y a deux conditions à remplir: la foi en Jésus-Christ et la charité fraternelle. Si telle est notre situation, il n’y a plus qu’à prendre notre planche à voile et à se laisser emporter par le vent de l’Esprit. Bonne randonnée !