En ces jours qui précèdent la fête de la Pentecôte, il est tout à fait indiqué de se poser des questions sur l’utilité sinon la nécessité de recevoir ce « Don de Dieu ». Le temps pascal nous a tous sensibilisés à l’importance du Ressuscité dans notre vie spirituelle, y aurait-il quelque chose de valable à ajouté en traitant de l’Esprit Saint ? Et pourtant, toute l’oeuvre du Christ sur terre n’avait qu’un seul but : nous obtenir cette eau vive qu’est l’Esprit de Dieu ; eau qui lave, eau qui désaltère, eau qui engendre à la vie d’enfant de Dieu. Le rôle de l’Esprit Saint dans l’Église est donc primordial ! Laissons la parole au meilleur catéchète des Pères de l’Église (saint Cyrille de Jérusalem) afin qu’il nous éclaire davantage sur ce point :
« L’Esprit Saint a beau être un, simple et indivisible, il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté. De même que le bois sec, associé à l’eau, produit des bourgeons, de même l’âme qui vivait dans le péché, mais que la pénitence rend capable de recevoir le Saint-Esprit, porte des fruits de justice. Bien que l’Esprit soit simple, c’est lui, sur l’ordre de Dieu et au nom du Christ, qui anime de nombreuses vertus. Il emploie la langue de celui-ci au service de la sagesse ; il éclaire par la prophétie l’âme de celui-là ; il donne à un autre le pouvoir de chasser les démons ; à un autre encore celui d’interpréter les divines Écritures. Il fortifie la chasteté de l’un, il enseigne à un autre l’art de l’aumône, il enseigne à celui-ci le jeûne et l’ascèse, à un autre il enseigne à mépriser les intérêts du corps, il prépare un autre encore au martyre. Différents chez les différents hommes, il n’est pas différent de lui-même, ainsi qu’il est écrit : Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous.
Son entrée en nous se fait avec douceur, on l’accueille avec joie, son joug est facile à porter. Son arrivée est annoncée par des rayons de lumière et de science. Il vient avec la tendresse d’un défenseur véritable, car il vient pour sauver, guérir, enseigner, conseiller, fortifier, réconforter, éclairer l’esprit : chez celui qui le reçoit, tout d’abord ; et ensuite, par celui-ci, chez les autres. » (Catéchèse sur le Saint Esprit, PG 940-941)
N’ayons donc aucun scrupule à donner beaucoup d’importance à l’Esprit Saint. Il est l’Esprit commun du Père et du Fils, et il vient parfaire en nous l’action bienfaisante du Ressuscité. Jésus, lui-même, s’est laissé totalement guidé par lui durant sa vie publique et il ne désire qu’une chose : que nous suivions fidèlement ses traces !