Depuis la réforme liturgique, préparée par le Concile et décrétée par le pape Paul VI, le 1er janvier (jour octave de Noël) est devenu jour de « Sainte Marie, Mère de Dieu ». En effet, il importait de souligner en ce temps de Noël le rôle indispensable de Marie dans la naissance du Verbe incarné. Nous rejoignons ainsi nos frères orthodoxes qui aiment honorer la Vierge sous l’appellation grecque de Theotokos (littéralement, celle qui engendre Dieu). Mère, non pas de la divinité mais de l’humanité de Jésus ! Étant donné qu’il n’y a en lui qu’une seule Personne divine unissant les deux natures, la Vierge acquiert par le fait même le titre de Mère du Verbe incarné, d’où Mère de Dieu. Ce titre aura fait couler beaucoup d’encre au 5e siècle et susciter de nombreuses controverses pour finalement provoquer un concile œcuménique (Concile d’Éphèse, 431) qui déposera Nestorius, patriarche de Constantinople, lequel s’opposait à un telle appellation.
Dans une exhortation apostolique, le saint pape Paul VI n’hésite pas à affirmer que la dévotion mariale est un lieu commun où peuvent se retrouver la plupart des chrétiens: « Les catholiques rejoignent leurs frères des Églises orthodoxes, où la dévotion à la Vierge revêt des formes hautement lyriques et profondément doctrinales dans la vénération très aimante de la glorieuse «Theotokos» et dans les acclamations à Celle qui est «l’Espérance des chrétiens». Ils rejoignent aussi les Anglicans dont les théologiens classiques ont jadis mis en lumière la solide base scripturaire du culte rendu à la Mère de Notre-Seigneur, et dont les théologiens actuels soulignent davantage l’importance de la place que Marie occupe dans la vie chrétienne. Ils rejoignent aussi leurs frères des Églises Réformées, dans lesquelles fleurit avec vigueur l’amour des Saintes Écritures, quand ils proclament les louanges de Dieu avec les paroles mêmes de la Vierge.» (Marialis Cultus, no 32).
N’ayons donc aucune crainte de célébrer Marie, aujourd’hui, sous le titre de Mère de Dieu. Qu’elle nous obtienne de commencer la nouvelle année dans la joie toute spirituelle de notre vie chrétienne et dans la reconnaissance d’être destinés à hériter, comme elle, de l’éternité bienheureuse !