Ces adolescents qui rayonnent

En la fête liturgique de sainte Maria Goretti (6 juillet), et en continuité avec mes récents articles sur la sexualité contemporaine, je me permets de réfléchir aujourd’hui, sur deux jeunes adolescents dont le rayonnement, de leur vivant mais surtout post-mortem, est tout simplement extraordinaire !

Maria Goretti (1890-1902) est née dans une famille italienne pieuse mais très pauvre. Suite au décès prématuré de son père (victime de la malaria), elle dut se consacrer aux tâches du ménage ainsi qu’à la garde de ses frères et sœurs alors que sa mère travaillait aux champs. Ayant fait sa première communion à l’âge de neuf ans et fidèle à ses convictions religieuses, elle sut repousser fréquemment les avances lubriques d’un jeune voisin, Alessandro, jusqu’au jour où celui-ci, fou de rage, la frappa mortellement de quatorze coups de poinçons. « Alessandro, Dieu ne veut pas ces choses-là ! Si tu fais cela tu iras en enfer ! ». Elle mourut le lendemain, à l’hôpital de Nettuno (au sud de Rome), en lui pardonnant ; elle avait onze ans. Béatifiée en 1947 et canonisée en 1950 par le pape Pie XII, celle qui n’a pas craint de dire NON est devenue un modèle de pureté héroïque pour de nombreuses générations de fidèles.

Cent ans plus tard, un autre jeune italien, Carlo Acutis (1991-2006) se distinguait lui aussi par un rayonnement inattendu. Né dans une famille bourgeoise non pratiquante, sa vie ne semblait pas devoir le diriger vers un avenir religieux hors pair … mais c’était sans compter sur l’action imprévisible de la grâce ! Dès son plus jeune âge, Carlo manifesta son goût pour la piété : il aimait prier dans les églises et il avait une dévotion toute particulière pour l’eucharistie et la Vierge Marie. Devant son insistance pour recevoir la communion, ses parents demandèrent et reçurent l’autorisation de lui faire faire sa première communion dès l’âge de sept ans. Dès lors, Carlo participera chaque jour à la messe ; il aimait dire « Si l’on s’approche tous les jours de l’eucharistie, on va tout droit au paradis ». Il récitait également le chapeler chaque jour et allait se confesser une fois par semaine. Adolescent comme les autres, il aimait le football, les animaux et spécialement l’informatique dont il nous laissera de magnifiques travaux ! À l’école, Carlo se distinguait par ses bons résultats, sa bonne humeur et sa gentillesse envers tous. Il occupait ses temps libres à visiter les personnes âgées et partageait ses économies avec les plus nécessiteux. Il disait souvent : « Le bonheur c’est d’avoir le regard tourné vers Dieu. La tristesse c’est d’avoir le regard tourné vers soi-même ». En octobre 2006, contre toute attente, une leucémie foudroyante l’envoie à la clinique de Monza (près de Milan).  » J’offre toutes les souffrances que je dois subir au Seigneur, pour le Pape et pour l’Église, et aller directement au paradis ». Il étonne le personnel médical par sa bonne humeur alors qu’il est en phase terminale. Il meurt le 12 octobre à l’âge de 15 ans. C’est en 2013 que l’archidiocèse de Milan introduisit la cause pour sa béatification, laquelle sera ensuite transmise à Rome en 2016. Suite à un miracle attribué à Carlo, le pape François signera son décret de béatification en 2020. « Ce qui m’étonne, dit le pape, c’est la sainteté ordinaire … oui, parfois il suffit de frapper à la porte d’à côté pour tomber sur un saint! » (Exhortation apostolique, Christus vivit).

De ces deux beaux exemples de sainteté précoce, je retiens la force irremplaçable de l’Eucharistie durant leur courte vie ; tant il est vrai que la sainteté authentique ne vient pas, en premier lieu, de nos efforts personnels mais avant tout de notre foi et de notre union vitale au Christ Sauveur. L’Église catholique est gardienne d’un trésor inestimable et il revient aux prêtres de nous le partager. Hélas, combien de Carlo Acutis, combien de personnes de tous âges frappent en vain à la porte d’églises fermées ou sans eucharistie ? Chers confrères prêtres, s’il est noble et bien vu de sortir de votre sacristie pour aller aux périphéries, du moins n’empêchez pas l’accès aux sacrements pour les brebis du bercail … c’est là votre premier devoir sacerdotal, ne l’oubliez pas !

A propos moinillon

jacques172.com
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