La fête de l’Épiphanie nous rappelle chaque année la visite des Mages à Bethléem. Un peu à l’image d’aujourd’hui, elles semblent peu nombreuses les personnes qui recherchent vraiment le Seigneur. Est-ce que l’appel de Dieu serait sélectif? Dom Augustin Guillerand s’attarde à cette problématique toujours actuelle et y apporte une réponse éclairante:
« Notre existence terrestre est une perpétuelle invitation de Dieu à venir à lui, et dans chacun des évènements la composant nous pouvons reconnaître un signe du ciel. Ce qui manque, c’est la foi discernant ce signe et sachant découvrir la tendresse infinie sous les apparences créées dont elle s’enveloppe. Dieu parle toujours, mais nous ne l’entendons presque jamais. Pourquoi si peu d’hommes ont-ils aperçu l’étoile d’Orient? Pourquoi si peu ont-ils entendu le chant des anges? Parce que Dieu n’a pas fait briller pour les uns son astre miraculeux? ou pour les autres retentir ses harmonies célestes? Évidemment non; Dieu s’est offert à tous et ne désire rien tant que de se donner à tous. Mais il ne s’impose pas. Seuls les yeux qui s’ouvrent, les cœurs qui se livrent peuvent le contempler et l’accueillir. Et seuls s’ouvrent à ses clartés les yeux sachant, quand il faut, se fermer aux vaines lumières, comme seuls se livrent à ses tendresses les cœurs sachant se refuser aux sollicitations des créatures. Les développements de vie se font peu à peu, par étapes successives et ces étapes sont des renoncements.
Ces renoncements créés ne vont pas sans sacrifice. Quels efforts ont dû consentir les rois mages pour entreprendre le voyage les amenant aux pieds du divin Roi? Nous ne les connaissons pas avec précision. Nous n’en devinons que quelques-uns. À coup sûr, ils ont été énormes; on ne voyageait pas alors en train de luxe, il fallait du temps, des préparatifs compliqués, toute une organisation très lourde; on s’exposait à des dangers. Sur la seule indication d’un astre inaccoutumé, les mages ont affronté tout cela. Il fallait qu’à l’appel extérieur Dieu joignît des invitations intimes bien pressantes et que ce double effort de sollicitations divines rencontrât des âmes généreuses et bien croyantes. »
(Écrits spirituels, tome 2, page 72)
La visite des trois mages pour voir l’enfant Christ suscite quelques questions. Qu’est-ce que la foi? Que signifie parcourir une longue distance pour visiter un pays étranger pour trouver quelque chose dont vous savez avoir besoin? Aussi, qu’est-ce que cela signifie de devoir mettre de côté ses propres traditions culturelles et ethniques afin de mieux comprendre ce qui est sacré, ce qui est nécessaire pour un étranger, une personne qui est différente de vous?
Ces trois étrangers ont dû parcourir une très longue distance, guidés uniquement par la lumière d’une étoile dans le ciel nocturne, pour trouver ce qu’ils cherchaient, quelque chose dont ils savaient intrinsèquement que c’était sacré, et dont ils avaient besoin dans leurs vies
Le voyage des trois mages suppose d’abord que nous sommes perdus, deuxièmement que nous sommes dans le besoin, et troisièmement, ce que nous pouvons être guidés par une lumière pour chercher ce qui peut être trouvé.
Ce voyage des mages vers la foi peut en fait ressembler au chemin de la foi avec lequel beaucoup d’entre nous qui vivent dans le monde aujourd’hui en 2020 peuvent s’identifier.
Dans le monde des années 1950, le chemin de la foi a été présenté très simplement et clairement … le chemin de la foi a commencé lorsque nos parents nous ont amenés à la porte de l’église pour être baptisés, pour être confirmés, pour nous marier, et nous sommes revenus pour nos funérailles.
Beaucoup d’entre nous aujourd’hui, comme les mages, ont besoin de venir à la foi de loin … cherchant une union plus profonde avec Dieu afin de faire face à notre cupidité personnelle, à notre quête de pouvoir et à notre désir de consommer
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