Se détacher pour mieux s’attacher

C2(G. Chart.)

Face à la beauté et à la grandeur du mariage (élevé par Jésus au niveau d’un sacrement), le célibat consacré, surtout dans sa forme monastique, semble poser problème: non seulement au niveau interrelationnel mais aussi au niveau plus ascétique du confort de vie … un style de comportement plus propre à être admiré qu’à être imité! Pourquoi tant de détachement, de solitude, de prière contemplative? La réponse est simple: l’amour! Ce que l’amour du conjoint exige dans le mariage, l’amour de Dieu l’exige dans la personne consacrée. Pour mieux le comprendre, écoutons dom Guillerand nous en parler en prenant comme modèle la Vierge Marie elle-même:

« Il est difficile de parler de Marie. Elle conduit immédiatement aux grandes profondeurs où un mot dit tout… et ce mot n’est pas exprimable par les nôtres. Mais nous ne devons pas craindre de regarder le mystère car c’est un mystère de lumière et d’amour; Dieu veut qu’on le regarde. La Vierge elle-même, si haute qu’ait été sa contemplation, a accepté de suivre nos sentiers obscurs de la vie de foi; nous devons les suivre, comme elle, mais avec elle, la main dans sa main très douce, le cœur dans son cœur très pur et très bon.

La virginité n’est pas le détachement; elle le produit et elle en procède. La virginité est un mouvement qui procède d’une lumière. La Vierge voit Dieu, elle le voit grand et beau; elle est attirée, emportée, elle se meut vers lui, elle s’attache à lui, elle se donne à lui, elle se détache de tout ce qui n’est pas lui.

Le détachement de la Vierge n’est donc que l’aspect négatif de son mouvement; elle ne tend pas à se séparer du créé, elle tend à s’unir à l’Incréé. Voilà pourquoi le créé qui est dans l’Incréé est aimé par elle. Elle se sépare de ce qui pourrait la retenir loin de Dieu. La séparation est un fait, ce n’est pas un but. Le but, c’est l’union. Si pour s’unir il faut se désunir, elle le fait, elle écarte tout ce qui s’oppose à l’union. En un mot, la Vierge aime. L’amour commande tout. L’amour est la fin, la lumière qui montre l’objet aimé, le mouvement qui y conduit, le terme qui le possède. »

(Écrits spirituels, tome 2, page 283 s)

A propos moinillon

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