Catacombe chrétienne à Rome
La mort est un fait universel … et depuis longtemps! Un fait qui, pourtant, est perçu différemment selon qu’on est athée ou croyant: dans le premier cas, la mort est une fin de vie, point final; dans le second (et je pense surtout au croyant chrétien) elle n’est pas réellement une fin de vie mais plutôt un passage, ou mieux une espérance de continuation de vie! Dans le tout premier écrit du Nouveau Testament (vers l’an 51), l’apôtre Paul fait allusion aux chrétiens décédés comme étant « ceux qui se sont endormis en Jésus » (1 Th 4, 14). Si l’on s’endort c’est donc que le réveil n’est pas éloigné. En utilisant ce terme, Paul ne faisait que refléter la conviction des premiers disciples au sujet de leurs frères et sœurs décédés; aussi, les endroits de sépultures chrétiennes ont-ils été désignés depuis ce temps du beau nom de CIMETIÈRES (mot d’origine grecque signifiant « dortoir »). Et c’est ainsi que se formula le souhait bien connu « Qu’ils reposent dans la paix » (R.I.P. … Requiescant In Pace).
Depuis 2000 ans, la coutume s’est maintenue dans certains ordres monastiques (mais aussi dans plusieurs Églises orientales) de faire allusion à la mort d’un des leurs comme d’un sommeil dans le Seigneur. Ainsi pouvons-nous lire dans cette notice nécrologique: «Notre bien-aimé père, frère et serviteur de Dieu, l’archimandrite P. s’est endormi dans le Seigneur, … ». Avouons que cette façon chrétienne de parler de la mort s’est quelque peu estompée dans nos mœurs occidentales.
N’oublions pas, enfin, que la personne humaine est composée de deux éléments essentiels: le corps et l’âme. Si le corps peut être dit se reposer au cimetière (dans l’attente de la résurrection) , l’âme immortelle, quant à elle, ne peut que se reposer en Dieu … d’où le double sens possible au souhait ci-haut mentionné (qu’il repose dans la paix ), selon qu’on l’adresse à la dépouille mortelle ou à la personne elle-même. Quoiqu’il en soit, pour nous chrétiens, cet instant fatidique qu’est la mort humaine est désormais auréolé par celle du Christ … transformé en un passage vers un repos mérité. Espérance merveilleusement bien formulée dans cette hymne en l’honneur des personnes consacrées:
« Et maintenant voici le grand repos dans la lumière d’un bonheur accueilli; vous contemplez le Père, frères et sœurs élus dans le Christ, et son amour offert à tous les hommes. »