
De plus en plus nombreux sont les croyants qui se créent un coin de prière dans un endroit propice de leur logis : ce coin peut être une pièce ou tout simplement un coin de chambre consacré à la prière silencieuse et au recueillement. Normalement, on y expose un objet ou une image qui nous dit quelque chose … porteur d’un message qui nous va droit au cœur. Pour certains, ce sera un crucifix ou une image pieuse, pour d’autres une icône (mot grec signifiant image). Une icône n’est pas une photo ou une image pieuse mais plutôt une représentation artistique d’une vérité religieuse, représentation néanmoins soumise à des règles très précises qui remontent à l’empire Byzantin. L’icône se veut surtout présence du divin et invite à un dialogue intérieur. Dans l’Église orientale (orthodoxe ou catholique), l’icône est vénérée soit à l’église soit au domicile d’un particulier; elle n’est pas « adorée » mais « vénérée » car elle n’est qu’un chemin vers Dieu.
Les icônes peuvent représenter des personnages (le Christ, Marie, les saints, les anges), des fêtes religieuses (Noël Pâques, Assomption, Exaltation de la Croix, etc.), et diverses représentations (miracles de Jésus, vie des saints, etc.). En voici quelques exemples :

Il s’agit de l’icône de la Trinité de Andreï Roublev (moine russe du 15e siècle) qui relate l’hospitalité d’Abraham envers trois hommes en route vers Sodome (Genèse 18, 1-15). En traitant de ce thème, déjà populaire de son temps, Roublev innove en mettant de côté Abraham et Sarah pour se concentrer sur les trois anges représentant la Trinité des Personnes divines. Très belle catéchèse sur l’union ou communion entre le Père, le Fils et le Saint Esprit.

Le Christ pantocrator (« tout-puissant ») est une présentation privilégiée de l’art byzantin qui montre le Christ en buste, tenant le livre des Saintes Écritures dans la main gauche et levant la main droite dans un geste de bénédiction, ses deux doigts tendus symbolisant sa double nature (humaine et divine) et les trois autres joints figurant la Trinité. Il s’agit d’une représentation du Christ eschatologique lors de la parousie à la fin des temps. Cette icône-ci se retrouve dans la basilique de Sainte-Sophie (Constantinople).
On ne peut évidemment pas parler d’icônes religieuses sans faire allusion aux innombrables icônes mariales qui existent de par le monde. Veuillez noter que Marie y est normalement désignée comme la Theotokos (génératrice ou mère de Dieu) et toujours représentée avec l’Enfant Jésus. On peut distinguer quatre catégories d’icônes mariales :

Vierge de tendresse (Eléousa) : la Vierge de Vladimir en est un bel exemple. On y remarque le contact des deux visages ainsi que les regards affectueux de part et d’autre. Cette icône byzantine du 12e siècle fut donnée en cadeau par le patriarche de Constantinople au grand-duc de Kiev; elle fut ensuite transférée à la ville de Vladimir (dont elle prit le nom) et finalement à Moscou.

Vierge du chemin (Odigitria) : c’est la catégorie la plus usitée par l’Église Orthodoxe. La Vierge y est représentée avec une certaine solennité et de sa main droite désigne son Fils comme le Chemin. Jésus également y apparaît plus mature soit en bénissant ou en tenant un rouleau de la Loi. Attribuée par la tradition à l’évangéliste saint Luc, cette catégorie d’icône se retrouve en Occident, notamment à la basilique romaine de Ste-Marie-Majeure sous le nom de Salus Populi Romani ou Salut du peuple romain (bien que la position des mains soit un peu différente). L’icône Notre-Dame de la Porte, mieux connue en Occident, appartient également à cette catégorie.

Vierge du doux baiser (Glycophiloussa) : très apparentée à la Vierge de tendresse, cette catégorie ajoute une note de douceur par le geste affectueux de Jésus qui caresse le visage maternel.

Vierge de la passion (tou pathous): dans cette catégorie, les visages sont solennels, la Vierge tient la main de son enfant alors que celui-ci tourne la tête vers l’ange qui tient le symbole de la croix. Un autre ange se tient dans le coin supérieur opposé tenant la lance et l’éponge. Icône très répandue en Occident sous le nom de Notre-Dame du Perpétuel Secours, dont l’original est vénérée au sanctuaire romain des Pères Rédemptoristes.
Enfin, les icônes des saints et saintes sont innombrables dans les Église orientales (sans oublier celles qui sont de plus en plus populaires dans l’Église catholique :





Je suis contente que ma mère possédait une belle icône de la Vierge. Grâce aux nombreuses icônes de la Vierge que vous nous avez envoyées, j’ai pu identifier celle-ci : elle s’appelle « Vierge au doux baiser » ou « Vierge de tendresse », un nom qui n’était pas indiqué au dos de l’icône. J’ai cherché en différents lieux sans penser à vous demander. Père Jacques.
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