Le temps de l’Avent est un temps de préparation à la célébration de Noël, tout le monde en convient. Mais la question se pose : On se prépare comment ? Dans une société laïcisée (et nord-américaine comme la mienne), la question ne va pas de soi ! Demandez à monsieur Tout-le-monde et il vous répondra probablement par des projets de rencontres festives, de cadeaux, de voyages, peut-être même d’une timide assistance à la messe de Noël mais rarement (sinon jamais) de préparation spirituelle à la célébration de la Fête ! Pour lui, le mois de décembre n’est qu’un temps de décorations lumineuses qui agrémente une période sombre de l’année, et la fête du 25 tout au plus celle des enfants et des repas.
Et pourtant, sans tomber dans un excès d’austérité qui remplacerait le défilé du Père Noël par celui du prophète Jean, on peut quand même s’efforcer de christianiser ce folklore récurrent et souligner davantage la joyeuse expectative de la venue sur terre du Messie. Bien sûr, le respect de notre société pluraliste est important mais il ne nous oblige pas à masquer notre appartenance religieuse pour plaire à tout venant ! Trop de chrétiens, hélas, soucieux de ne pas faire de vagues, se réfugient dans une complaisante neutralité face à une société qui leur paraît intimidante.
« Convertissez-vous, car le Royaume de Dieu est tout proche » proclamait Jean le Baptiste, « Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendirent auprès de lui, et ils furent baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés » (Matthieu 3, 1-12). Voilà bien un bel exemple de préparation à Noël ! Que faut-il faire en ce temps de l’Avent ? Tout simplement se convertir en améliorant nos rapports avec Dieu. C’est en ce sens que la liturgie nous offre chaque semaine de merveilleux textes qui nous aident à discerner en Jésus de Nazareth celui qui vient sauver son peuple, celui qui, pour se faire, « baptisera dans l’Esprit Saint et le feu« . Quoi de plus indiqué que d’accepter humblement cette invitation de l’Esprit, et de prendre la main de notre mère la Sainte Église pour qu’elle nous conduise tout doucement à la crèche de Bethléem, unique source de la vraie Vie !