L’homme moderne est souvent fasciné par les biens qui l’entourent mais il lui arrive des moments où tout semble s’éteindre … quitte à se retrouver seul, face à lui-même; le choc peut être brutal. Désemparé, où peut-il trouver repos et sécurité? La grâce du chrétien est précisément d’avoir trouvé cette sécurité, même si la conscience de la posséder est souvent obscurcie par sa propre négligence. Voici comment s’exprime à ce sujet saint Bernard, docteur de l’Église et expert de notre union au Christ:
« Où donc notre fragilité peut-elle trouver repos et sécurité, sinon dans les plaies du Sauveur? Je m’y sens d’autant plus protégé que son salut est plus puissant. L’univers chancelle, le corps pèse de tout son poids, le diable tend ses pièges; je ne tombe pas, car je suis campé sur un roc solide. J’ai commis quelque grave péché; ma conscience se trouble, mais elle ne perd pas courage, puisque je me souviens des plaies du Seigneur, qui a été transpercé à cause de mes fautes. Rien n’est à ce point voué à la mort que la mort du Christ ne puisse le libérer. Dès que je pense à cette médecine si forte et efficace, la pire des maladies ne m’effraie plus. (…)
Tout mon mérite, c’est donc la pitié du Seigneur, et je ne manquerai pas de mérite tant que la pitié ne lui fera pas défaut. Si les miséricordes de Dieu se multiplient, mes mérites seront nombreux. Mais qu’arrivera-t-il si j’ai à me reprocher quantité de fautes? Là où le péché s’était multiplié, la grâce a surabondé. Et si la bonté du Seigneur s’étend de toujours à toujours, de mon côté je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur.» (Homélie sur le Cantique des Cantiques, 61, 3-5)
Laissons donc la société se perdre en mille conjonctures face aux événements d’aujourd’hui; nous avons, quant à nous chrétiens, trouvé la perle rare qu’est la foi en un Père infiniment miséricordieux. Tenons ferme nos convictions religieuses, chantons notre reconnaissance et demeurons dans la paix !