En cette fête du Baptême du Seigneur, fête qui commémore une démarche apparemment énigmatique de la part de Jésus et qui signale le début de sa mission, il convient de lever le voile autant que possible sur le sens de cet événement.
Dans la liturgie juive, le Jour de l’Expiation («Yom Kippour») était l’occasion pour le peuple de confesser ses péchés commis durant l’année et de les faire imputer, par le Grand Prêtre, à un bouc choisi à cet effet et envoyé par la suite au désert (repaire traditionnel des démons) : le rite du Bouc émissaire! Ce rite juif a préparé les futurs chrétiens à mieux comprendre la démarche de Jésus, qui à l’âge de trente ans quitta son village de Nazareth pour aller recevoir un baptême de pénitence des mains d’un nouveau prophète appelé Jean. La première réaction de ce dernier, qui le connaissait bien, fut de le lui refuser; puis, après insistance de Jésus (« Laisse faire pour l’instant, c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice » Matthieu 3, 15 ) Jean finit par accepter. Le lendemain, ce même prophète désignait Jésus publiquement comme étant « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean 1,29). Comment cet homme est-il arrivé à affirmer si rapidement une telle vérité sinon par une explication fournie ultérieurement par Jésus lui dévoilant que sa mission était de prendre sur lui les péchés du monde. Bouc émissaire, Jésus était donc destiné à expier par sa mort rédemptrice tous les péchés possibles. Ce baptême de pénitence, reçu en notre nom, dévoilait ainsi toute sa nécessité.
Dans cette démarche historique, Jésus se présente également comme le nouveau Jacob, ce fils d’Isaac qui, on le sait, réussit à soutirer de son père rendu aveugle par l’âge la bénédiction destinée à son frère aîné Ésaü, et ce en endossant subrepticement les vêtements de ce dernier. Belle prophétie de cette démarche vicariale du Verbe éternel qui devait endosser notre humanité pour accomplir sa mission de salut : mission tout à fait spéciale, pleinement accomplie par la bénédiction de sa Résurrection précédée de la « malédiction » de sa Passion (Galates 3, 13). Et cette démarche initiale, remarquons-le, fut pleinement agréée par le Père lors du baptême : « Tu es mon Fils bien-aimé; tu as toute ma faveur » (Luc 3, 22) .
Finalement, il importe de noter que ce baptême dans l’eau du Jourdain fut suivi d’un deuxième, tout aussi important, celui dans l’Esprit Saint: « Au moment où Jésus, baptisé lui aussi, se trouvait en prière, le ciel s’ouvrit et l’Esprit Saint descendit sur lui…» (Luc 3, 21) . S’emparant de lui à la façon des anciens prophètes (« la main du Seigneur Dieu s’abattit sur moi » écrivait Ezéchiel 8, 1), cet Esprit l’envoya tout d’abord au désert pour y être tenté par le diable; lutte initiale laissant prévoir un ministère de combat tout azimut contre le mal. De retour en Galilée, et toujours sous la mouvance de l’Esprit, le charpentier y commença sa carrière de prophète et, de passage à la synagogue de Nazareth, justifiera sa nouvelle identité en se référant justement à son baptême « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres » (prophétie d’Isaïe, citée par Luc 4, 18).
Bouc émissaire, nouveau Jacob, Messie oint par l’Esprit de Dieu, autant de pistes offertes pour nous aider à mieux approfondir la démarche de Jésus en ce jour fatidique de son baptême au Jourdain. Il aurait été intéressant, et même fondamental, d’y ajouter un aperçu de sa profonde compréhension de sa mission salvatrice à la lumière de la prophétie d’Isaïe (ch. 53, Serviteur de Yahvé) mais les limites du présent article m’obligent à vous renvoyer à l’article paru lors du dernier Vendredi Saint (2 avril 2021). La fête d’aujourd’hui n’a donc rien d’une banale anecdote de la vie du Christ, ni même d’une simple allusion au futur baptême chrétien, mais elle souligne d’abord et avant tout le point tournant et décisif de sa vie humaine: une offrande officielle et sacrificielle de tout lui-même pour la gloire de Dieu et le salut du monde !
I am astounded by your gift for understanding Scripture to such an extent!
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Understanding Christ is my only goal … at my age (87) !
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But how absolutely wonderful to have also been blessed with the gift to communicate what you have spent your life learning to understand! (Or should I say Who you have spent your life learning about!) And for keeping up with enough technology to know about blogging, because we are all so starved for more Christ…Amen!
87 years old… Thank you!
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TO ALL MY ENGLISH SPEAKING FRIENDS : please excuse the horrible computerized translation. All my sympathy for your courage and perseverance. Hopefully, you will have retained the gist of the article and a bit more!
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It is not a problem at all!
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