À un correspondant qui revient d’un voyage de fin d’automne, le chartreux dom Augustin Guillerand conseille d’en retenir l’essentiel, à savoir, Dieu … qui est au fond de toutes choses:
« De toute cette gamme de couleurs qui t’avait enchanté, il ne restait guère que les longues tiges dénudées des hêtres dans l’épaisseur des sapins … mais il restait en ton regard l’essentielle beauté de ces splendeurs éphémères; et la forêt avait atteint son but en toi.
Par delà la beauté finie, il y a l’océan de la Beauté même d’où tout part, où tout doit rentrer et s’achever. C’est la Lumière dans laquelle doit baigner toute œuvre d’art pour atteindre jusqu’au fond de l’être et des cœurs.
Dieu est au fond de toutes choses, et le rejoindre est la vie éternelle; la créature raisonnable a reçu une lumière qui lui permet de percevoir dans les êtres et la beauté individuelle de ces êtres et la beauté de l’Être même qui leur a donné l’être et le conserve. L’homme, ainsi éclairé, doit voir Dieu en tout. Son regard doit dépasser les ombres créées pour s’unir à la vraie Lumière enfermée dans les êtres sans raison et découverte par les êtres raisonnables.
Il faut se mette d’accord avec ce Fond des choses. »
(Écrits spirituels, tome 2, page 272)
Tout d’abord je vous remercie pour tous ces textes partagés.
Un livre que je viens de terminer, et que je reprendrai sans doute plus tard tant il est riche, fait écho à ces lignes. Il s’agit de la méditation chrétienne de Hans Urs von Balthasar.
Un passage parmi d’autres :
Il s’agit avant tout de considérer que tout ce qui manifeste Sa présence terrestre de manière si vaste et si ample est un pur don, qui certes ne vient pas d’un sommet intangilbe, mais d’un Dieu qui, dans son offrande, s’abaisse et se dépouille autant que cela lui est possible.
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