Les temps où nous vivons ne sont pas de tout repos. Réfugié dans mon ermitage, j’essaie néanmoins de vibrer avec ceux et celles qui m’entourent. Je vous fait grâce de tous les soubresauts de notre société actuelle (que vous connaissez mieux que moi) mais j’attire votre attention, encore une fois, sur la tâche surhumaine du pape actuel qui s’efforce de mener à bon port la barque de Pierre. Quel est son rôle dans l’Église d’aujourd’hui ?
Le rôle du pape dans l’Église est double: tout d’abord, aimer le Christ de tout son cœur et dans une mesure qui surpasse celle des autres évêques « M’aimes-tu plus que ceux-ci? » demandait le Ressuscité à Pierre (Jean 21, 15), et puis ensuite aimer les fidèles à lui confiés en se dévouant chaque jour à leur bien-être, surtout spirituel. Le rôle global du pape, de tout pape, est donc de paître l’Église universelle dans l’amour total et dans l’oubli de soi.
Il fut un temps où l’on voyait le Souverain Pontife comme au sommet d’une pyramide, alors que les évêques étaient perçus comme ses lieutenants: vision fausse de l’Église qui fut définitivement écartée par le concile Vatican II. D’ailleurs, la simple lecture des évangiles et surtout des Actes nous montre clairement la vie collégiale des apôtres. Le Synode sur la synodalité dans l’Église, qui s’ouvre aujourd’hui à Rome, en est un très bel exemple. Et tant pis pour ces nostalgiques qui demeurent attachés à cette vieille notion d’Église autoritaire et pyramidale. Pour ceux qui fréquentent les médias sociaux, tel Facebook, il n’est pas rare de rencontrer des groupuscules de catholiques qui mettent en doute ou même critiquent ouvertement l’action du Pape François, certains se réclamant des Lefebvristes, d’autres opposant superficiellement les deux rites de la liturgie (messe tridentine et messe de Paul VI) pour en déduire l’invalidité de l’un par rapport à l’autre; d’autres enfin ne prêtant attention qu’aux «secrets» des apparitions de la Vierge pour en soutirer injustement des reproches envers l’Église actuelle, etc., etc.
Dans une société aux mille visages, nous sommes donc appelés à revoir les fondements de notre foi personnelle afin de pouvoir justifier publiquement l’espérance qui nous habite. Le rôle du Pape, dans ce domaine, est primordial en nous confirmant dans la foi des Apôtres. Sa fonction pastorale s’exerce quotidiennement dans ses multiples interventions, discours ou gestes, qui nourrissent nos besoins de connaître la volonté de Dieu sur nous en notre temps. Même si son charisme d’infaillibilité n’est pas toujours en cause, il ne nous est pas permis d’ignorer ses paroles qui n’ont pour but que d’aider les disciples que nous sommes à se nourrir de la saine doctrine … « Pais mes brebis! » (Jean 21, 16 ).
Avouons-le, dans une société de plus en plus individualiste, l’obéissance à toute autorité ne sera jamais facile (les précautions sanitaires, contestées ici et là, en sont un bel exemple). L’Église, forcément composée d’hommes et femmes de notre temps, ne saurait être dispensée de soubresauts similaires. Puissions-nous, néanmoins, nous souvenir en ces moments critiques des paroles du Seigneur à ses apôtres: « Qui vous écoute m’écoute » (Luc 10, 16). Oui, souvenons-nous de ceux qui nous dirigent et imitons leur générosité au service de la Foi.
Merci Jacques pour ce beau texte et ce rappel à la solidarité ecclésiale autour du pape.
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