Au lendemain de la Croix glorieuse (14 septembre), nous faisons mémoire des douleurs de Marie, douleurs qui trouvèrent leur point culminant au pied de la Croix. Le danger, pour nous, est peut-être d’en rester là, à une vision d’empathie maternelle qui ignore les profondeurs de son union spirituelle au Christ. Écoutons à ce sujet, et avec profit, le bref commentaire qu’en fait notre cher moine chartreux, dom Augustin Guillerand:
« Près de la croix de Jésus se tenait Marie, sa mère » (Jean 19, 25). Saint Jean use beaucoup de l’imparfait, le temps imprécis qui déborde du temps successif dans la durée éternelle et semble participer des deux. Les savants me donneront de ce fait des raisons savantes. J’aime mieux les raisons simples et contemplatives qui seules sont à la hauteur d’une âme comme saint Jean. « Stabat … elle se tenait », elle restait là, longtemps; elle prolongeait, elle soutenait ce regard, et ce regard la soutenait. Elle n’avait pas d’autres soutien, et il suffisait pendant les heures longues et cruelles. Étaient-elles vraiment longues et cruelles, ces heures ? Oui, indiciblement; et pourtant douces et brèves à la fois, car elle était unie.
Étrange mystère auquel je me heurte à chaque instant, quand je me place moi-même en face d’eux: des souffrances sans nom ! Une joie plus profonde encore ! Jamais leur union n’a été plus complète et profonde, et intimement douce. Elle est la résultante de tant de choses, de tant d’actes et de tant d’heures d’amour ! J’ose à peine y songer. Je vois se lever dans ma pensée ces années qui ont précédé l’Incarnation … puis celles qui ont suivi le temps de gestation où il est vraiment à elle seule. Saint Joseph même, oui, saint Joseph même, ne soupçonne pas la céleste présence. Puis les trente-trois années de l’existence terrestre. Tout a tendu là, à ce stabat pour elle et à cette croix pour Jésus. C’est le sommet de leur vie commune ici-bas. Ils l’ont gravi lentement ensemble … lentement, c’est-à-dire au pas de Dieu qui n’est ni lent ni rapide, mais juste.
Et maintenant encore, immobiles l’un et l’autre, lui fixé sur la croix, elle sur son Crucifié, ils sont dans le mouvement, ils redisent leur « fiat » commun qui a accordé leurs âmes au long de leurs jours. « Elle se tenait là » debout et unie, debout parce qu’unie, toute droite dans le vouloir divin qui est la rectitude infinie, forte de sa force. Je ne puis rien ajouter: je sens tellement que toute son âme est là, dans ce vouloir qui les lie ensemble et à leur Principe … et que tout est là ! »
(Écrits spirituels, tome 2, page 95 s)
Ce jour-là ,marie aussi a été crucifié, j’imagine son immense douleur , c’est cruel ce qu’elle a vécut, aucune maman ne peut supporter çà, pourtant. Elle l’a fait . Unis tous les deux dans la douleur . Abominable mort de Jésus, même si c’etait le dessin de Dieu pour nous sauver du pécher , cette mort affreuse m’affecte au plus profond de mon coeur ..Tres beau votre récit tellement bien écrit mais poignant, j’adore Marie, j’adore Jésus …A bientôt père Jaques , je suis bloqué encore 16 jours lol je ne suis pas assez sage …….
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Dear God…the phrase; « …suffering without name! ». I cannot speak…..
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