En cette fête de la Toussaint, quoi de plus consolant que de se rappeler le but ultime de notre vie chrétienne: la vision de Dieu! « Une espérance pleine d’immortalité » nous dit l’auteur du livre de la Sagesse, une espérance accessible non seulement aux grands saints mais aussi aux gens très ordinaires qui ne feront jamais les manchettes du sanctoral de l’Église: « Ils sont nombreux les bienheureux qui n’ont jamais fait parler d’eux et qui n’ont pas laissé d’image » nous rappelle le chansonnier Robert Lebel, « tous ceux qui ont depuis des âges aimé sans cesse et de leur mieux autant leurs frères que leur Dieu ».
En contemplant la fresque du Jugement dernier de Fra Angelico, illustrée ci-haut, je remarque la joie et la bonne entente qui règnent sur le visage de ceux et celles qui viennent de se faire dire « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde » (Matthieu 25, 34). Cette bonne entente n’est évidemment pas nouvelle pour eux car ils l’ont tous vécue durant leur vie terrestre, bon an mal an. Cette bonne entente, ils l’ont reçue du Christ lui-même qu’ils ont servi dans la foi et la charité. Cette grâce insigne me semble rappelée ici par la présence des anges gardiens qui les accompagnent dans leur joyeuse farandole.
La fête de la Toussaint, fête de tous les saints petits et grands, nous rappelle donc le triomphe final de l’Amour miséricordieux dans nos vies personnelles. C’est l’accomplissement de la mission conjointe de Jésus et de l’Esprit Saint sur terre: bienheureux, oui mille fois bienheureux, ceux qui participeront aux Noces de l’Agneau dans le Royaume!