Une liturgie mal comprise?

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Lorsque j’étais jeune, aller à l’église était toute une expérience car j’y retrouvais toujours cette atmosphère de mystère qui me laissait prévoir une belle rencontre avec Dieu. Le respect des lieux avec aspersion d’eau bénite, génuflexion, prière silencieuse,  sans oublier ces statues de saints et de saintes qui de leur pénombre semblaient veiller sur moi; tout contribuait à faire de cet endroit un lieu sacré. Beaucoup de monde allait à la messe et participait respectueusement aux célébrations avec chant grégorien, encens, etc … mais tous ne communiaient pas. J’ai retrouvé cette même atmosphère il y a quelques années lors d’une  messe dans une église orthodoxe: belle assistance, empressement à vénérer les icônes et chant magnifique … mais tous ne communient pas!

Or, voici qu’une tendance est apparue dans notre Église catholique (après le Concile mais non à cause du Concile) qui voulait que la messe soit vue exclusivement comme un repas. D’où la conséquence néfaste: «Lorsque tu es invité à un repas, tu dois être capable de manger.» Non seulement beaucoup se sont-ils sentis exclus de la messe ainsi comprise mais toute cette atmosphère de piété et de religiosité s’est vue indiquée la porte de sortie. Finalement, les fidèles se sont retrouvés en petit nombre dans une grande salle, bien éclairée, belle sans doute mais plutôt impersonnelle. De verticale, la liturgie était devenue horizontale: l’adoration faisant place au dialogue fraternel. « Nous avons cérébralisé la liturgie », avouait un jour le cardinal Paul Grégoire, archevêque de Montréal.

Or la messe n’est pas uniquement un repas,  elle est aussi un sacrifice, le mémorial de la mort de Jésus, un acte de culte qui nous enrichit par une triple  présence du Seigneur: le rassemblement en son nom, l’écoute de sa Parole et la prière eucharistique. Les liturgistes nous ont donc joué un très mauvais tour en appauvrissant la messe pour la réduire à la seule communion et en excluant ainsi de l’eucharistie  beaucoup de fidèles qui ont peine à suivre le code moral de l’Église. « Nous avons cérébralisé la liturgie » …  j’oserais ajouter que nous avons également éloigné de la messe la catégorie la plus fragile de nos fidèles.

Dieu merci, les récents Papes sont très conscients de cette situation injuste. Benoît XVI  et François se sont efforcés à redonner à la religiosité la place qui lui revient dans la liturgie : je pense à la réhabilitation de la messe tridentine (l’ancienne messe) avec tout ce qu’elle comporte de rites et de chants mais aussi à la revalorisation de  la dévotion populaire (surtout mariale). Nos églises ne sont donc pas destinées à être uniquement des salles à manger …  mais aussi des lieux de culte! En ce temps qui succède à l’Année jubilaire de la Miséricorde divine, puissent les portes de l’Église catholique laisser entrer  à nouveau ces chrétiens et chrétiennes qui cheminent tant bien que mal sur les sentiers de l’Évangile; puissent-ils y retrouver un lieu sacré, propice à la prière personnelle, ainsi qu’une liturgie qui les console, les comprend et les laisse surtout marcher à leur rythme!

A propos moinillon

jacques172.com
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